Les Petits Poèmes de la Vie
Enfance

Pluie d'été
Pluie d'été,
Sommeil vite oublié.
Paroles vite prononcées,
Promesse non respectée.
L'âme est telle qu'on la fasçonne,
Inachevée...

Petit Bateau
Sous ton regard éperdu
Se meut, se pare, tendu
Au fil du ruisseau
Un petit bateau.
La mer n'est pas loin
Il le sent très bien
Pourtant le chemin
Se trace avec soin.
Il a à son bord
Quelques petits marins
Ils recherchent un port
Pour le lendemain.
Soudain sans crier gare
Une vague l'emporte
Tu regarde agard
La fin de cette flotte.
Ne pleure pas comme ça
Et sèche tes larmes
Car ces marins-là
Ont sauvé leurs âmes.

Autrepart
Vole, vole, mon oiseau
Pars, pars, au dessus des flots
Cours, cours, mon ami
Loin, très loin, au fond de la nuit.
Le clair-obscur du crépuscule
T'accompagne dans ta bulle
Les astres sont tes gardiens
Ils tracent ton chemin.
Si jamais tu t'en sors
N'ai jamais de remord
Il fallait bien partir
Pour éviter le pire.
Là où tu es parti
Je te sais heureux
Tu y mènes une vie
Celle de tes voeux.

L'Autre
Très loin de chez moi
Je ressens le froid
De cette nuit d'hiver
Allongé par terre.
Les gens me regardent
ou détournent la tête
Parfois il me tarde
De gâcher leur fête.
Mais moi j'y peux rien
De n'être assez bien
Pour cette société
Qui m'a rejeté.
J'ai été exclue
Jeté dans la rue
On m'a condamné
À la pauvreté.
Mais je reviendrai
Dans cette vie ou l'autre
Et je reprendrai
Ma revanche sur l'Autre.

Petit homme
Il était une fois
Un petit garçon
Qui parlait tout bas
Et marchait en rond.
Sa grand-mère lui dit
"Mon petit ami
N'as-tu oublié
De prendre le goûter ?"
Il lui répondit
"Ma petite mamie
J'oublierai jamais
De boire mon lait."
"Mon petit trésor
Il faut être fort
Ta mamie s'en va
Et reviendra pas."
"Adieu ma mamie
Tu es si jolie
J'oublierai jamais
De boire mon lait."

Chemins (1)
Par ton chemin
Partage ta route
Perd tes besoins
Et tous ters doutes.
Le froid mordant
Du vent du nord,
Réchauffe le sang
Des Endehors.
Essaie de voir
Plus loin que la vue
Apercevoir
Des choses perdues.
Adolescence

Rancoeur
Il est un coin de mon coeur
Où pousse une rancoeur.
Dans ce jardin secret
S'entassent des regrets.
Récurrents, ils s'immiscent,
Remplis de tous leurs vices,
Dans mon Esprit. Pernicieux,
Ils m'empêchent d'être heureux.
Ce sont des sentiments
Étranges,
Qui, assurément,
Dérangent.

Haltes (1)
Dans ma cabane au bord de la pluie
Il y a des jours parfois je m'ennuie.
La pluie tombe sans discontinuer
Sur mes pensées longtemps égarées.
Soudain git un rayon de soleil :
Le lac est grand dans son immense
Idée.

Chemins (2)
La marche en montagne
Délivre l'Esprit
De celui qui croit fuir
Tous ses soucis.

Chemins (3)
Élève-toi dans la plaine
Toi qui court après le temps.
Fait attention au Soleil
Qui brulera tes ailes
Et te fera retomber
Plus bas que Terre.
Dure est la vie
Pour celui qui croit
Êtres.

Mille(s)
Orages, ode à l'espoir
Mi-rage, mi-désespoir
Fantasques frasques d'un fil tendu
Futils obstacles aux milles écus
Parodies d'images au fond d'un lac
Psalmodies des sages des mers d'Iroic
Printemps furieux des hommes nouveaux
Au fond des cieux, aux milles canaux
Été d'enfer, la mort à l'ombre
Aux milles ténèbres, aux soleils sombres
Automnement des hivernages
Délicatement au bastinguage.
Et tel le capitaine des milles merveilles
Je baillerai aux vents, aux milles corneilles.

Chemins (4)
Aux flux tendus
Tout parait perdu
Au creux des monts
Endroits féconds
Passe l'histoire
Et père de glaces
Infime espoir
Raucune tenace.
Errance

Vélo
Alors qu'il pédale
Tranquille
Chris suit les dédales
De la ville
La vitesse
Le prend
Et l'ivresse
L'entrainant
Vers des contrées
Sans fin
Et sa destinée
Au loin
Il est le Routard
Sans peur
Dans la nuit noire
Et en son coeur.

Chroniques d'un voyage en Bosnie
Ceci est le récit
De quelques péripéties
D'un groupe d'individus
À tout jamais perdus.
De France nous sommes partis
En car jusqu'en Bosnie
Pour sauver l'humanité
Qu'on y pensait menacée.
Le récit de ce voyage
Sera complété d'images
Réelles ou imagées
Incroyable et nuancées.
Attentif il faudra être
Aux destins de ces êtres
Partis remplis d'idées
Revenus à jamais changés.

Haltes (2)
L'homme est seul dans sa cabane
Dehors il pleut.
Mais aujourd'hui il fait beau
La course des nuages est magnifique.
Espérance

Rencontre
Dieu a fait la Terre ronde
Afin que même si l'on croit
Être arrivé au bout du monde
On ait la possibilité de faire
Un pas de plus.

Retrouver Ithaque
Ton voyage, tu l'as choisi.
Ton Ithaque, tu l'as défini.
Et tu es parti.
Tu es parti sur la route
Tu es parti combler tes doutes,
Dans une fuite en avant,
Une fuite vers l'Orient.
Au moment de revenir,
À l'instant de tout finir,
Il te faut alors penser
À ce que tu voulais trouver.
Ajde ! Idemo !
Au son de ses mots
Tu as parcouru la Terre
L'Histoire, les gens, la mer.
Au fond de ton bateau,
Tu as cherché en vain l'îlot,
Cet îlot plein de promesse
Un îlot plein de sagesse.
Ta route fut longue
Combien tu as souffert.
Présent en chaque mot,
Chaque endroit de la Terre,
Ithaque n'existe pas
Et pourtant Ithaque est là.
Finalement, Ithaque, c'est toi.

Voyageurs célestes
Aussi haut que montent les sommets
Il te faut suivre un chemin
Peu importe son tracé
Tu y mets tes moyens.
Égarés parfois
Tu le cherches sans fin
Une main te l'indique
Force ton maintien.
Ta progression est lente
Tu la rends difficile
Mais toujours tu t'accroches
Au bout de ce fil.
Fil qui t'indique
Où mettre tes pieds
Que toujours tu saisis
Pour ne pas tomber.
Tes doutes et tes peurs
Sont exacerbés par la route
Ta peine, tes douleurs
De nombreuses fois te déroutent.
Rassure-toi
Écarte ce moi,
La véritable volonté
Celle qui, seule
Te permet d'avancer
Agit comme un treuil
Et te fais grimper.
Mets-toi à son écoute
Et poursuis ta route
Afin que demain
Avance ton chemin
Ce chemin intérieur
Qui mène au bonheur.
Puisses-tu être,
Le dernier des voyageurs.