« Dans mon jardin, vit un merle. Le bec jaune et les plumes noires, il est facilement reconnaissable. Tous les jours, je l'observe à travers la fenêtre. Il ne me voie pas et siffle gaiement. TweeTweeTweeTwee, TweeTweeTweeTwee ! 

Dans mon jardin, vit un merle.

C'est un solitaire. Point de Dame Merle pour bavarder, point de bébés merles à s'occuper, Monsieur Merle a une vie de célibataire.

Comme les journées devaient être longues, le ventre vide, pour le petit merle de mon jardin.

Peu à peu, l'air s'est réchauffé, l'herbe a repoussé, les arbres ont reverdi, le printemps était sorti du lit. Dans mon jardin, Monsieur Merle s'est trouvé un copain ! Un oiseau gris, beaucoup plus gros que lui. De ma fenêtre, j'observe le manège de ces deux compères en quête de graines.

Pendant que l'un farfouille la terre, l'autre fait le guet, suspendu à une branche. Si je m'approche d'eux, ils s'envolent, ni une, ni deux. Je reste donc à distance, observant ces deux oiseaux faire leur danse.

Un merle et un pigeon, quelle drôle d'association !

L'été approchait. Dans mon jardin, vivait un merle solitaire. Ni Dame Merle, ni bébés merles près de lui. Seulement, aujourd'hui, Monsieur Merle a un ami !

Un beau pigeon ramier, aux ailes grises et blanches, qui avait perdu sa fiancée. Ne voulant rester seul, il est venu trouver mon Merle afin qu'ensemble, ils picorent gaiement les graines de mon jardin.

Un merle et un pigeon, quelle drôle d'association !

L'automne venu, les deux amis ne se quittaient plus. Chaque graine trouvée était soigneusement partagée : une part pour Monsieur Merle, l'autre part pour Monsieur Pigeon. Dans le petit jardin, vivaient dorénavant deux copains.

Un merle et un pigeon, quelle belle association !

Un matin, Dame Merle est arrivée. Les plumes et le bec marron, elle prit Monsieur Merle pour compagnon. Les deux amis de l'inviter à un festin de graines se régaler.

Deux merles et un pigeon, voilà une belle association !

Mais le temps a passé et l'amitié s'est effacée. 

Les petits merles sont arrivés, il fallait se battre pour manger. 

Merles et pigeon, ce fut la fin des compagnons. 

Chassant l'autre un beau matin, seuls les merles restèrent dans le jardin.